Statut d’observateur d’Israël
Historiquement favorable à la cause palestinienne, l’Union africaine a officialisé, jeudi 22 juillet, le statut de pays observateur d’Israël.
L’Afrique du Sud et l’Algérie désapprouvent la décision de la commission de l’Union africaine (UA) d’accueillir Israël comme pays observateur, après près de deux décennies d’efforts diplomatiques de l’Etat hébreu. Dans une déclaration rendue publique, mercredi 28 juillet, le ministère des Affaires étrangères sud-africain a dénoncé une décision « injuste et injustifiée » de la commission de l’UA, prise « unilatéralement, sans consultation de ses membres ».
Un communiqué de l’UA et du ministère des Affaires étrangères israélien a officialisé, la semaine dernière, le statut d’observateur retrouvé d’Israël, corrigeant ainsi, selon ce dernier, une « anomalie » qui dure depuis 2002. En effet, Tel-Aviv avait perdu ce statut au sein de l’Organisation de l’unité africaine (OUA) lors de sa mue en Union africaine.
La Palestine bénéficiait, elle, toujours de cette position d’observateur à l’UA.
Le nouveau statut pourrait permettre à Israël et à l’UA de coopérer plus étroitement dans la lutte contre le coronavirus et la prévention « de la propagation du terrorisme extrémiste » sur le continent africain, avance l’exécutif israélien.
Mais pour le gouvernement sud-africain, la décision de l’Union africaine « est encore plus choquante en cette année où le peuple opprimé de Palestine a été harcelé par des bombardements destructeurs et la poursuite de la colonisation illégale ».
« L’Afrique du Sud est fermement convaincue que tant qu’Israël n’est pas disposé à négocier un plan de paix sans conditions préalables, il ne devrait pas avoir le statut d’observateur », a ajouté le communiqué.
Le courroux de la nation arc-en-ciel fait écho à celui de l’Algérie qui a déploré également une décision « prise sans le bénéfice de larges consultations préalables avec tous les Etats membres ». Toutefois, tempère la diplomatie algérienne, « la décision du président de la commission de l’UA d’accueillir un nouvel observateur, qui relève de ses prérogatives administratives, n’est pas de nature à altérer le soutien constant et actif de l’organisation continentale à la juste cause palestinienne ».
La récente lune de miel entre Israël et le Maroc, pays avec lequel l’Algérie entretient des relations historiques exécrables alimentées par la question du Sahara Occidental notamment, pèserait dans cette prise de position.
L’offensive de charme d’Israël semble porter ses fruits sur le continent, ces dernières années. En témoigne la vague de normalisations des relations entre les pays africains et l’Etat hébreu. Mais l’obtention récente de son statut d’observateur accentue au sein de l’UA, historiquement favorable à la cause palestinienne, les lignes de fracture déjà perceptibles avec l’émoi suscité par les bombardements des territoires palestiniens par Tsahal, au cours des affrontements de mai-juin derniers.
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