Bordeaux

Très attentif à la situation des Girondins de Bordeaux, Christophe Dugarry est touché par la crise qui touche son club de coeur. L’ancien attaquant français dézingue les dirigeants bordelais.

Dugarry s’exprime sur la situation de Bordeaux

Les Girondins de Bordeaux inquiètent. Seizième de Ligue 1, à cinq points du premier relégable, et englué dans une spirale de mauvais résultats (11 défaites lors des 13 derniers matchs de championnat), le club aquitain est en crise. Et le départ de l’actionnaire King Street a jeté encore un peu plus le flou sur l’avenir incertain d’un monument du football français.

C. Dugarry  «soulagé que les tocards se barrent»

Très attaché à Bordeaux, son club de coeur, Christophe Dugarry observe avec attention la situation actuelle. «Je suis partagé entre le dégoût, la colère et le soulagement» , a confié, dans les colonnes de L’Equipe, l’ancien attaquant des Girondins (1988-1996 puis 2000-2002). Qui n’est pas mécontent de voir s’en aller King Street malgré les inquiétudes financières suscitées par ce retrait : «Je suis soulagé que les tocards se barrent et qu’on comprenne enfin que ces fonds d’investissement n’ont rien à faire dans le football !»

«Avec ces fonds d’investissement là que pour le business, couplés à des pitres à la tête des clubs comme (Frédéric) Longuépée (actuel président) et (Antony) Thiodet (ancien directeur de la stratégie commerciale) à Bordeaux, ça fait un putain de cocktail» , lance le champion du monde 1998. «Je suis dégoûté que mon club en fasse les frais, reconnaît cependant l’ancien international français. Mais je reste optimiste parce que je sais que des gens sont intéressés par le club.»

Dugarry demande à Longuépée de partir

Peut-il faire partie d’un projet de reprise ? L’ancien joueur du Milan AC balaie cette hypothèse. «Je n’en ai pas la compétence et ce n’est pas la vie que j’ai envie d’avoir, explique-t-il. Aimer ce club et être un ancien joueur ne suffit pas… Je suis prêt à échanger avec d’éventuels repreneurs, autour d’un repas, sur la passion, le côté humain, ce qu’il faut retrouver dans le foot, mais ça s’arrêtera là.» Et si on lui demande un conseil, il répondra sans aucun doute de se séparer de Frédéric Longuépée.

Alors que le PDG des Girondins a réuni les salariés mercredi pour les rassurer sur l’avenir, «Duga» lui demande de partir. «Il essaye de se faire passer pour le sauveur du club, c’est scandaleux, lance-t-il. Il est l’un des principaux responsables de cette crise. C’est un cri du coeur : “Longuepée, rends ton tablier et dégage !” Il est venu du PSG sans prendre en compte les supporters, le terroir, le football… Il fait de la provocation.»

L’ex-Tricolore estime que le départ de Longuépée ramènera de la sérénité en Gironde. «Tant qu’il sera là, rien ne pourra s’apaiser et c’est pourtant essentiel pour trouver rapidement de bons repreneurs. Les supporters ne peuvent plus le voir, les joueurs non plus, la priorité est qu’il parte au plus vite» , juge-t-il. En attendant, les Girondins se préparent à vivre une fin de saison tendue, avec un calendrier peu évident. Bordeaux affrontera notamment Rennes et Lens, deux clubs à la lutte pour l’Europe, et Nantes, un adversaire dans la course au maintien.