Assassinat de Thomas Sankara

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34 ans après les faits, le procès des assassins de Thomas Sankara semble avoir atteint un tournant décisif. Le tribunal militaire de Ouagadougou vient d’ordonner la mise en détention des 14 personnes poursuivies dans l’affaire, dont l’ancien président, Blaise Compaoré, en attendant le procès.

Au Burkina Faso, l’ancien président Blaise Compaoré  a été mis en accusation par la justice pour son implication dans l’assassinat de son prédécesseur, Thomas Sankara. La décision a été prononcée ce mardi 13 avril 2021 par le tribunal militaire de Ouagadougou.

34 ans après le coup d’Etat qui a renversé le capitaine Thomas Sankara, considéré comme une véritable icône par la jeunesse africaine, on assiste peut-être à un tournant décisif dans le processus judiciaire destiné à établir les responsabilités dans les événements liés à son assassinat.

13 autres personnes sont poursuivies avec Blaise Compaoré pour attentat à la sureté de l’Etat, complicité d’assassinat et recel de cadavres. Parmi elles, Hyacinthe Kafando qui était sergent au moment des faits, ou encore le général Gilbert Diendéré, ancien bras droit de Blaise Compaoré, et qui est déjà détenu pour une tentative de coup d’Etat en 2015.

Faut-il le rappeler, les faits qui font l’objet de la procédure judiciaire remontent au 15 octobre 1987, quatre ans après l’arrivée au pouvoir de Thomas Sankara. Lors d’un putsch qui porte son ancien compagnon d’armes Blaise Compaoré au pouvoir, celui qui était surnommé le « Che africain » est exécuté par un commando.

Pendant les 27 ans de dictature de Blaise Compaoré qui s’en sont suivis, les responsables de cet assassinat n’ont jamais été inquiétés, jusqu’à la révolte populaire de 2014 qui a renversé le pouvoir en place, faisant resurgir l’affaire.

Exilé en Côte d’Ivoire, Blaise Compaoré fait face depuis 2016, à un mandat d’arrêt émis par la justice burkinabé à son encontre. Ayant obtenu la nationalité ivoirienne, il ne pourra donc pas être extradé, mais sa mise en accusation est fortement saluée par les avocats de la partie civile.

« L’heure de la justice a enfin sonné, un procès peut s’ouvrir. Il appartient donc au procureur militaire de programmer une date d’audience », a indiqué , Me Guy Hervé Kam, un des avocats de la partie civile.

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