Etats-Unis
Joe Biden va être investi président des États-Unis le 20 janvier. Le démocrate, qui n’a pas pu profiter de la transition avec Donald Trump, prépare un programme chargé pour les premiers jours de son mandat.
Dans une semaine, Joe Biden va devenir le prochain président des États-Unis. Son investiture est programmée au 20 janvier et les contestations de Donald Trump, qui a annoncé qu’il n’assisterait pas à l’investiture de son successeur, ne devraient rien y changer.
L’ancien vice-président de Barack Obama aura la lourde charge de reprendre en main un pays profondément divisé par les quatre ans de la présidence Trump. D’autant que Joe Biden n’a pas pu bénéficier de la transition que le président sortant lui a toujours refusée.
Quoi qu’il en soit, le président élu a déjà constitué son équipe et édicté un certain nombre de priorités pour son entrée à la Maison Blanche.
Aller plus vite sur les vaccins
L’urgence c’est bien sûr le Covid-19. Alors que le nombre de morts par jour (4 500 décès mardi 12 janvier) n’a jamais été aussi haut au États-Unis depuis le début de la pandémie, Joe Biden veut agir vite et se différencier de son prédécesseur qui a longtemps sous-estimé le virus.
4511 morts/jour
Premièrement, l’ancien sénateur du Delaware souhaite prendre des mesures sur le port du masque au niveau fédéral. « En tant que président, je rendrai obligatoire le port du masque dans tous les bâtiments fédéraux et dans les transports entre États, car les masques sauvent des vies. Point barre », avait-il lancé, lors d’un discours en octobre.
Le président élu veut aussi aller vite sur les vaccins. Fin décembre, il avait critiqué le plan du gouvernement Trump à ce propos. Actuellement, 9,33 millions de doses ont été administrées dans le pays. Joe Biden, qui a lui même reçu les deux doses nécessaires, veut rendre le vaccin gratuit pour tous pour convaincre plus largement les Américains.
Toujours en matière de Santé, Joe Biden a également promis de revenir dans l’Organisation mondiale de la Santé dès le premier jour de son mandat. L’été dernier, Donald Trump avait retiré les États-Unis de l’OMS jugeant notamment qu’elle était sous la coupe de la Chine.
Retour dans les accords de Paris
Retour dans l’OMS mais aussi dans l’accord de Paris. Peu après son élection, Joe Biden a assuré que son gouvernement notifierait à l’ONU sa volonté de revenir dans l’accord dès son entrée en fonction.
Un premier jour à la tête des États-Unis qui s’annonce chargé pour Joe Biden puisqu’il a également promis de s’attaquer au « Muslim ban », ce décret anti-immigration pris par Donald Trump qui interdit l’accès aux États-Unis pour les ressortissants de plusieurs pays musulmans mais également de Corée du Nord ou du Venezuela.
Sur le plan intérieur, Joe Biden veut aussi agir vite. En 2017, Donald Trump a fait passer une large réforme fiscale qui avait notamment baissé l’impôt sur les sociétés de 35 % à 21 %. Joe Biden, qui estime que des entreprises bénéficiaires ont continué à délocaliser des emplois à l’étranger, veut revenir sur la mesure dès le début de son mandat. Il souhaite fixer le taux à 28 %.
« Je ferai évoluer l’impôt sur les sociétés dès le premier jour », a lancé l’ancien Vice-président, en septembre sur CNN. « L’idée est de prendre cet argent et de l’investir dans l’industrie, l’éducation, le système de santé. Ce sont les choses qui comptent pour les familles de la classe moyenne », a-t-il encore justifié.
Un plan de relance pour l’économie
Cet impôt devrait servir à financer en partie un plan de relance dont Joe Biden présentera les contours jeudi 14 janvier. « Cela se chiffrera en milliers de milliards de dollars, un plan global », a-t-il déclaré. Le président élu a déjà annoncé vouloir faire passer de 600 à 2 000 dollars l’aide aux foyers pendant cette période de crise. Il s’est aussi déclaré une nouvelle fois favorable au relèvement du salaire minimum à 15 dollars de l’heure.
Enfin, d’autres dossiers attendent Joe Biden comme la réforme de la justice ou la mise en place d’un « Green New Deal » pour atteindre la neutralité carbone en 2050.
Pour faire passer ces mesures, Joe Biden pourra compter sur une majorité à la Chambre des représentants mais aussi au Sénat après la victoire en Géorgie des deux candidats démocrates. Des majorités qui restent pourtant serrées. Le président élu devra constamment jouer l’équilibriste entre l’aile gauche du parti démocrate, représentée par Bernie Sanders et Alexandra Ocasio-Cortez, qui demande des mesures fortes sur le plan écologique et sociétal, mais aussi contenter l’aile plus modérée à laquelle Joe Biden appartient lui-même.
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