Interceptés pour pêche illégale en Mauritanie
Si au Sénégal les navires étrangers continuent de piller tranquillement les ressources halieutiques, ce n’est pas le cas en Mauritanie où avec l’installation du système de surveillance Argos, la Marine a arraisonné 10 navires dans la Zone Économique Exclusive (ZÉE). Dix bateaux pélagiques, sur les 18 autorisés pour ce genre de pêcherie dans la zone économique exclusive (ZEE) mauritanienne, ont été arraisonnés par les gardes-côtes.
Si certains navires ont jeté leur dévolu dans les eaux territoriales sénégalaises où ils s’adonnent impunément à un pillage en règle, la Mauritanie a définitivement résolu cela avec des gardes-côtes qui veillent au grain. Des bateaux qui pêchaient tranquillement en zoné interdite ont été interceptés par les gardes-côtes et sommés de rentrer dare dare à Nouadhibou. Comment une opération d’une telle envergure a pu être menée en un temps record ?
Le système de surveillance Argos, dont la Mauritanie s’était dotée depuis plus d’une décennie et qui obligeait chaque bateau à avoir à son bord une balise pour indiquer sa position, ayant été hacké, il a fallu recourir à un autre plus performant, dénommé Iridium.
Après beaucoup de plaintes et malgré l’absence de moyens, le nouveau commandant des gardes-côtes a décidé de sauter le pas. Installé depuis le 1er novembre dernier, il a fallu moins de trois semaines aux hackers pour trouver une parade et permettre ainsi aux bateaux, comme avec Argos, de donner de fausses positions. Mais malheureusement pour eux, les balises de cette nouvelle génération sont protégées et émettent un signal de détresse quand on essaye de les manipuler.
Les amendes étaient fixées selon la tête du client. Des bateaux étaient amendés à hauteur d’un million de dollars assortis de 5 semaines d’arraisonnement et 100 tonnes de poisson confisquées.
Le nouveau système de surveillance mis en place en Mauritanie pourra mettre fin à cette impunité et empêcher que la ZEE ne soit plus une zone de non-droit. Car, tous les navires détenteurs de licences de pêches sont dotés de balises, une façon pour la Marine de surveiller tous les gestes et mouvements.
Ce que la surveillance ignorait avant que la société pourvoyeuse des balises ne dispense à ses agents une formation pour lutter contre ce genre de pratiques. Et le 4 décembre, un système anti-fraude est activé. Les fraudeurs tombent dans la nasse sans s’en rendre compte. 10 bateaux, dont les balises émettaient des signaux de détresse, ont reçu l’ordre des gardes-côtes de faire cap sur Nouadhibou.
Auront-ils le châtiment qu’ils méritent ? Vont-ils être amendés et s’en tirer à bon compte pour repartir de nouveau infester nos côtes et piller nos ressources ? Le droit sera-t-il dit sachant que, selon la réglementation, s’il y a récidive, le bateau est arraisonné pendant un mois, son armateur fortement amendé et son capitaine interdit de pêche en Mauritanie. Mais jamais, la loi n’a été appliquée dans toute sa rigueur.
Si dans d’autres pays comme le Sénégal, les navires délinquants se retrouvaient avec des amendes symboliques et repartaient tranquilles, Nouakchott a durci sa législation en matière de pêche illégale
Depuis que la zone de pêche pélagique a été reculée de 12 à 20 miles, certains bateaux protégés pouvaient pêcher là où ils voulaient sans être inquiétés comme le désormais célèbre Ocean Fresh de la société IPR appartenant à des proches d’Aziz, qui a péché pendant près de 8 ans sans payer ni licence ni aucune autre taxe.
Les autres, dont les consignataires n’avaient pas de bras longs, se sont retrouvés au carreau, obligés de pêcher dans des zones où la ressource est plutôt rare. Résultat des courses : certains qui avaient entre 15 et 20 bateaux, n’en avaient plus que 5 et encore. D’autres, qui trimaient avec moins de 3, sont devenus leaders.
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