30 novembre 1865 à Pathé Badiane-pres de Paoskoto
C’est un exploit qui allait rester dans la mémoire des résistants et en travers de la gorge des envahisseurs. Un exploit digne d’être raconté à la postérité et qui malheureusement, est au mieux sous relaté, au pire jamais relaté. Le 30 novembre 1865, après avoir offert l’exil à Lat-Dior et à Alboury, l’Almamy Maba Diakhou Bâ affronte victorieusement les Français à Pathé Badiane.
En difficulté face aux colons, Lat Dior et Alboury trouvent refuge chez Maba Diakhou Ba en 1865. Après avoir converti Lat Dior en islam, Maba fait de ce dernier son chef de guerre et continue sa guerre sainte. C’est à Saloum que la plupart de ces assauts seront concentrés. Il engagera ainsi des batailles à Thikat, à Kahone, à Ndiob et deviendra finalement le maître sans conteste du Ndoucoumane malgré la résistance des thieddos et autres non-musulmans.
Toutes les sorties de Maba Diakhou Bâ, maître du Rip, sont pratiquement sanctionnées par des victoires. Pour autant, cela n’éliminera pas toutes les poches de résistance dans le Saloum. La force de son armée, combinée à l’apport de Lat Dior et d’Aboury, son neveu, respectivement damel du Cayor et bourba du Djolof déchus, va permettre à Maba d’engager la bataille de Pathé Badiane contre les Français. L’objectif principal est de contrecarrer le projet expansionniste et colonisateur de la France.
Le 30 novembre 1865, les trois, avec leurs armées, vont faire face aux troupes dirigées par Pinet-Laprade. L’armée française devant combattre Maba Diakhou Bâ est estimée pour l’occasion à plus de 7000 hommes répartis entre 2000 chevaliers, 5000 fantassins et 500 cavaliers autochtones. Dans ce dernier lot, on compte des volontaires venant du Walo, du Ndiambour et du Ndiander. Malgré cette forte armée, le colon subira d’énormes pertes.
Cette bataille de Pathé Badiane, à 10 kilomètres au nord de Nioro, tournera à l’avantage des hommes de Maba Diakhou, qui infligeront de lourdes pertes à l’armée adverse. Si la victoire a été acquise ce n’est pas par un combat frontal mais plutôt par une ruse militaire. Au lieu de les attendre à Paoskoto, l’Almamy Maba Diakhou et ses hommes sont allées rencontrer les hommes de Pinet-Laprade dans ce ravin qu’est Pathé Badiane. Les troupes coloniales seront stoppées, et avant qu’elles n’affichent une stratégie de riposte de la surprise, ils subissent des revers innombrables.
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