Suspension d’Ahmad Ahmad et chute d’Hayatou
La suspension du président de la confédération africaine de football (CAF), le malgache Ahmad Ahmad par la FIFA a suscité plusieurs réactions dont beaucoup qui pensent que Ahmad avait été utilisé par l’instance internationale pour évincer Issa Hayatou.
Ahmad a été suspendu pour corruption et mauvaise gestion pour une période de cinq ans par la FIFA. Selon eux cette sanction était prévisible du moment où il y avait une action en cours contre ce dernier. « La première chose, c’est que c’est tout sauf une surprise. Puisqu’on avait vu, on avait lu, on savait qu’il y avait une action contre lui auprès du Comité d’éthique de la FIFA. Et surtout quand on a vu les candidatures d’Ahmed Yahya par exemple, d’Augustin Senghor, on se doutait que ça signifiait qu’Ahmad ne pourrait pas être candidat, qu’il allait être suspendu », estiment ils.
Le journaliste sportif Doucet qui est du même avis a également souligné le fait que personne « ne pensait pas peut-être que ce serait une condamnation aussi sévère, mais on comprend mieux toutes ces candidatures qui ont surgi les derniers jours. Elles ont surgi tout simplement parce que le clan de M. Ahmad savait que leur candidat ne pourrait pas se représenter ». « Tout ce qui arrive à Ahmad aujourd’hui est très vieux. Il y a une certaine duplicité de la FIFA – mais ça ne veut pas dire que la sanction en elle-même n’est pas justifiée, elle est méritée par rapport aux griefs qui lui sont reprochés – mais tous ces faits remontent à loin, à la moitié de l’année 2018, puis à la fin 2018, puis à la mi-2019 », ajoute Philippe Doucet.
Il fallait faire partir Issa Hayatou
Alors qu’on pensait que le patron de la FIFA et Ahmad étaient proches amis, Docet révèle qu’il n’y a jamais eu d’amitié entre les deux personnalités. « On est dans une histoire politique. Il faut se rappeler que la FIFA avait besoin d’un successeur à Issa Hayatou. Elle voulait changer plusieurs présidents de confédérations, notamment celui de la CAF, et c’est ainsi qu’on est devenu très ami avec Ahmad Ahmad. Puisque personne n’osait se présenter contre Hayatou et du coup, il a fallu trouver quelqu’un et c’est finalement Ahmad Ahmad qui a été le candidat de la FIFA. Mais il n’y avait aucune amitié, rien de personnel dans tout ça. Il y avait juste le besoin de faire tomber Hayatou », explique le journaliste.
« Mais actuellement, les quatre candidatures déclarées sont étudiées par le Comité d’éthique de la FIFA. Et puis, il se passera encore des choses, car il n’y aura pas quatre candidats au moment de l’élection. On peut supposer qu’il y aura des alliances », a ajouté Doucet. Tout ceci révèle désormais à quel point la CAF n’est plus une instance autonome de la FIFA et que l’instance internationale y fait une sorte d’ingérence accrue dans le but de mieux la contrôler.
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