Mali
Le village de Minimakanda, dans le cercle de Bankass, dans la région de Mopti, a été doublement attaqué lundi et mardi par des hommes armés. Une attaque meurtrière qui réalimente le cycle de violences dans lequel est plongée la zone depuis plus d’un mois.
Le village de Minimakanda a été assailli deux fois en deux jours. Selon de nombreuses sources locales, il y aurait entre quatre et huit morts. La plupart parle de sept morts. Contactés, ni l’armée, ni le ministère de la Défense n’ont apporté de précisions. Et selon plusieurs témoignages, aucun soldat ne s’était rendu sur les lieux avant ce mercredi matin.
Toutes les personnes contactées – habitants ou élus locaux – confirment la violence de ces attaques. Outre les personnes assassinées, une partie du village a été brûlée et du bétail a été emporté. Une centaine de familles s’est depuis réfugiée dans des localités voisines. Aucune revendication n’a été faite, mais les sources locales désignent unanimement les groupes terroristes jihadistes et les milices d’auto-défense peules présentes dans la zone. Toutes les personnes contactées estiment qu’il s’agit de représailles après les exactions commises dans le village de Libbé, tout proche, où une vingtaine de villageois, tous Peuls, avaient été tués et le village incendié à la fin du mois dernier.
La région en plein cycle de violences
Des élus locaux et des associations de défense des droits de l’homme ont accusé l’armée malienne, aidée par des chasseurs traditionnels dogons. Ce que l’armée dément fermement. L’attaque de Minimakanda, et ses victimes dogons, serait donc une réponse à celle de Libbé, avec ses victimes peules. L’attaque de Libbé avait elle-même eu lieu après celle de Sokoura, dans la même zone, il y a plus d’un mois. 11 militaires maliens et 13 civils avaient alors été tués. Une attaque multiple revendiquée par le Groupe de soutien à l’Islam et aux musulmans, lié à al-Qaïda au Maghreb islamique.
Depuis plusieurs semaines, la zone subit un nouveau cycle de violence avec des attaques qui se répondent et des tensions entre communautés. Certains sont accusés de suppléer les jihadistes, d’autres les militaires. Des conflits liés à des vols de bétail alimentent également ces tensions entre communautés avec un risque majeur : susciter de nouvelles tragédies. C’est en tout cas l’inquiétude des habitants.
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