Côte d’Ivoire
Emmanuel Macron qui est décrié par la Oumah suit de près l’évolution de la situation politique en Côte d’Ivoire. Selon les informations de Médianet, le président français s’est entretenu avec son homologue par téléphone avant même le compte rendu des résultats du 31 octobre. Durant cet entretien calé le 2 novembre, en début de soirée, il a échangé sur les conditions du vote mais surtout sur les suites qu’Alassane Ouattara entendait y donner.
Le président français a notamment suggéré l’ouverture d’un dialogue avec l’opposition réunie autour de l’ancien président Henri Konan Bédié. Cet appel est venu s’ajouter aux nombreuses critiques liées aux conditions dans lesquelles le scrutin s’est tenu. Dans leurs conclusions publiées conjointement, le 2 novembre, la Mission internationale d’observation électorale (MIOE) et le Centre Carter ont déploré un contexte politique et sécuritaire ayant empêché «une élection présidentielle compétitive et crédible». Ces organisations émettent par ailleurs de «sérieuses inquiétudes quant aux restrictions des libertés d’expression ainsi que du droit des citoyens d’être élu et d’élire ».
Les pressions expliquent en partie que le pouvoir en place à Abidjan freine pour l’instant les mesures de rétorsion et les poursuites judiciaires qu’il s’apprêtait à engager envers ses adversaires après la création, par ces derniers, d’un Conseil national de Transition (CNT). En atteste, la relaxe, le 3 novembre, des principaux cadres politiques du PDCI à l’instar du secrétaire général, Maurice Kakou Guikahue ; du directeur de cabinet de «HKB» ou du conseiller juridique, l’avocat Suy Bi Gohoré.
Les figures de l’opposition, qui n’entendent aucunement être associées à un gouvernement d’union nationale, sont toutefois maintenues sous pression. A l’image de l’ancien ministre des Affaires étrangères et patron de l’Union pour la démocratie et la paix en Côte d’Ivoire (UDPCI), Albert Toikeusse-MAbri, ils n’ont pour l’heure aucune liberté de mouvement, leur résidence à Abidjan étant cernée en permanence par les forces de l’ordre. Ces leaders, qui ne reconnaissent toujours pas la légitimité d’Alassane Ouattara reconnu vainqueur de la présidentielle dès le premier tour par la Commission électorale indépendante (CEI) avec 94,27% des suffrages exprimés, devaient se concerter dans la soirée par visio-conférence pour affiner leur stratégie. Exilé à Paris, l’ancien président de l’Assemblée nationale, Guillaume Soro, se joindra à eux avant de poster à 20 heures sur sa page Facebook un message pour constater le caractère «illégitime» du président sortant tout en appelant la Côte d’Ivoire à retrouver «le chemin de la démocratie».
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