Projet de Constitution Gambienne
Le président Adama Barrow devrait repasser devant les députés pour l’adoption de la nouvelle constitution qu’il compte faire voter pour la Gambie. Après dix jours de débats, les députés ont rejeté tard dans la nuit du mardi au mercredi ledit projet au motif qu’il ne répondait pas aux idéaux du peuple gambien et qu’il n’était pas en phase avec les dernières constitutions de 1964 et 1997 qui restent des références en matière de cohésion et d’unité nationale. Malgré les 32 députés qui ont voté pour Adama Barrow devrait obtenir 10 nouvelles voix pour faire passer son texte controversé. En Gambie, le Parlement a rejeté le projet de constitution qui était soumis pour approbation. Cette nouvelle constitution proposée était censée remplacer celle de 1997, mais le Parlement l’a rejeté pour n’avoir pas eu les 42 voix nécessaires pour faire approuver le projet de loi. Mais, surtout parce que certains députés de l’UDP d’Usainu Darboe malgré l’appel au vote de ce dernier et de l’APRC de Yaya Jamneh le trouvent trop francophile.
Pour que le projet de loi soit adopté, le Parlement a besoin des trois quarts du total des votes exprimés. 32 députés ont voté oui et 23 ont voté non. Le projet de loi était court pour les 42 votes requis pour être adopté. Plus grave, le président Adama Barrow y a introduit au dernier moment un amendement qui efface son présent mandat mais également, sur tous les crimes et délits commis depuis la chute de Jammeh en 2017.
Le rejet du projet de loi constitutionnelle de 2017 fait suite à des jours de débats intensifs par les députés proches du président Barrow. La Speakerine reconnaît l’échec et lève la séance à 03 h.Certains députés du camp du président Barrow ont refusé de voter en faveur du projet de loi. Pour ces derniers, la loi proposée était conçue pour fonctionner rétroactivement et permettait de mettre à l’abri ceux-là qui depuis 2017, ont pillé et volé le pays. Mieux, ces députés exigent que le mandat actuel de cinq ans du Président Barrow soit inclus dans la limite de deux mandats de la présidence, comme le stipule le projet de constitution. Malgré la volonté du ministre de la justice Dawda Jallow d’obtenir un nouveau face à face en coulisses avec les députés récalcitrants, la présidente de l’assemblée nationale Mariam Jack Denton est restée ferme et a levé la séance. S’adressant aux députés, Mariam Jack Denton, déclare, « Les votes des honorables députés favorables à la lecture a échoué car les 42 voix requises ne sont pas obtenues. Par conséquent, en tant que présidente, conformément aux articles 226, 2b et 4b de la constitution de 1997, j’annonce par la présente que le projet de constitution de la Gambie 2020 est rejeté et ne passerait pas à l’étape suivante du processus », a déclaré la présidente de la Chambre, Mariam Jack Denton.
Le chef de l’opposition Ousainou Darboe a lancé des appels répétés avant le vote de mardi pour que le MPS adopte le projet de loi, mais en vain. Un autre chef de l’opposition, Mai Ahmed Fatty, s’est même rendu sur Facebook en pleurant, tout en exprimant la nécessité que le projet de loi soit adopté. Des arguments rejetés par Dawda Jallow le Ministre de la justice qui défendait le projet de loi devant les députés. Les appels de dernière minute du chef de l’UDP Usainou Darboe et de Mai Fatty ont plus semé le trouble que d’arranger les choses pour le président Adama Barrow. Poursuivant son argumentaire devant les députés , la présidente Mariam Jack Denton apporte les précisions suivantes pour faire comprendre au ministre venu défendre ce projet de loi qu’une seconde lecture ne pouvait se faire automatiquement. « Selon les articles 226, 2b et 4b de la Constitution de 1997, et je cite, le paragraphe 2, sous réserve de l’article 4, un projet de loi de l’Assemblée nationale, en vertu de cet article qui est l’article 226, qui n’a pu être adopté en plénière ne peut être présenté au Président pour approbation à moins que, le projet de loi ne soit soutenu en deuxième et troisième lectures par les votes d’au moins trois quarts de tous les membres de l’Assemblée nationale », a ajouté la Présidente. Selon le ministre, «Le revers de la médaille est que si nous obtenons une réponse défavorable à ce stade, un non, selon ma propre interprétation de l’article 226 de la constitution actuelle, le projet de loi est mort ici même, c’est mon interprétation ».
Pour des députés proches du président Adama Barrow et ayant voté pour le projet de loi, « Maintenant que la nouvelle loi a subi une mort prématurée au parlement, l’avenir du pays reste incertain. L’opposition et ceux parmi nous qui ont rejeté le projet de loi doivent comprendre qu’ils ont mis le pays dans une impasse politique et qu’ils ne doivent pas prendre leurs responsabilités à la légère. Les efforts déployés par l’Union européenne, la France, l’ambassade des États-Unis à Banjul et le haut-commissariat britannique pour l’adoption du projet de loi ont également échoué.
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