Surexploites dans des champs en Italie

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​Le journal milanais “El Giorno” a fait un reportage sur la situation des migrants exploités dans les champs par des “caporaux” (parrains). Deux compatriotes sénégalais du nom de Modou 39 ans et Khalil 23 ans exposent leur calvaire en Italie. Exploités par des “capos” sénégalais comme eux, ils ont été tirés des griffes de leurs compatriotes “esclavagistes” par l’association “Lule” qui vient en aide aux travailleurs migrants exploités dans les champs et défend leurs droits.

Ils sont deux hommes de tranche d’âge différente. Chacun raconte son calvaire en Italie. Modou et Khalil se sont confiés au journal milanais” El Giorno”.

Modou raconte ses 7 ans de calvaire dans les champs. “En utilisant un faux titre de séjour, j’ai immédiatement commencé à travailler en Sicile, à cueillir des tomates environs 16 heures par jour et à vivre dans un hangar à outils” explique t-il avant  d’ajouter qu’il a envisagé d’aller voir ailleurs dans le Nord de l’Italie, avant que le capo ne l’en dissuade. “Le patron m’a dit que j’aurais de meilleures chances ici. Comme il m’a toujours fait travailler, je ne sais pas si je peux le trahir “, narre l’homme de 39 ans, qui est payé illégalement avec 5 euros  l’heure dont la moitié revient à son capo.

Au tour de Khalil qui est en Italie depuis 2017, après le décès de son père. Son objectif était de gagner de l’argent pour subvenir aux besoins de ses 4 frères et de sa mère. Il explique qu’il a signé un contrat stipulant avec un agent d’émigration pour pouvoir venir en Italie et qu’il doit payer une fois sur place 8 000 euros à l’agent. Ce jeune de 23 ans raconte. “Quand nous sommes arrivés en Italie, nous étions sept. Ils nous ont placés à Melegnano dans une maison où nous étions que des hommes. Ils m’ont dit que je devrais déménager à Crémone où il y avait une demande urgente de main-d’oeuvre pour la saison d’été”.

Khalil gagne 6,7 euros par heure et c’est 8 heures par jour. “En fait, j’ai dû rembourser 2 euros de l’heure à mon caporal, un de mes compatriotes, et je travaille plus de 12 heures “, explique t’il. En plus de la nourriture et du remboursement qu’il devait au caporal, il s’est rendu compte, qu’il ne pourrait jamais subvenir suffisamment aux besoins de la famille. C’est à ce moment qu’il a commencé à vendre des bracelets, le soir dans les rues de Crémone.

Heureusement pour eux, car ils ont été secourus par des agents de l’association Lule qui lutte contre l’exploitation des migrants. “Ces gens sont traités comme des machines, sous le soleil, toute la journée, sans eau et sans perspective “, avant d’ajouter “pour eux, il existe des protocoles de protection de réintégration. Nous travaillons discrètement aidant les victimes d’embauches illégales depuis près de 2 ans”, dénonce la coordinatrice Marzia Gotti.

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