Guinee Bissau
Faisant suite aux réclamations du PAIGC après le rapt manqué du Premier ministre Aristides Gomes obligé de quitter sa résidence officielle, le Secrétaire Général de l’ONU Antonio Guterres donnant une suite favorable au rapport de sa Représentante à Bissau, a décidé d’envoyer une mission dans ce pays où depuis janvier deux gouvernements se disputent la légitimité. Malgré le coup de force de la CEDEAO qui est à l’origine de l’exil de plusieurs membres du gouvernement de Aristides Gomes et membres éminents du Paigc, l’installation du président autoproclamé Umaru Cissokho Embalo continue de faire des vagues.
Après les arrestations suivies de séquestration de députés et militants proches du PAIGC et le saccage de la radio Capital Fm, la sécurité du Premier ministre Aristides Gomes commençait à devenir une préoccupation pour ses proches. Une préoccupation accentuée avec l’abandon des hommes de l’Ecomib chargés de la sécurité du PM depuis que la Cedeao a désigné Umaru Embalo vainqueur contrairement à la Cour Suprême qui n’a pas encore déclaré de gagnants du processus électoral de la présidentielle.
Récemment, l’ECOMIB dont les éléments avaient reçu l’ordre de protéger le PM Aristides Gomes « quoi qu’il en coûte » , ont alerté sur la présence d’hommes armés (militaires et gardes civils ) aux abords de la résidence officielle de M. Gomes. Aussitôt après, pour éviter un nouveau drame, l’état-major Général des Forces de l’ECOMIB, sur instructions de la CEDEAO , a décidé, avec l’ONU, de retirer Aristides Gomes de sa résidence.
Dans un premier temps, il a été proposé au Premier ministre un exil hors du pays en attendant que les choses se tassent. Ce que Aristides Gomes a refusé justifiant le fait qu’il était un Premier ministre légitime… et que la Communauté internationale avait l’obligation d’aider à rétablir la légalité démocratique. Et pour montrer aux émissaires de la CEDEAO qu’il ne comptait pas bouger du pays, le Premier ministre leur rappellera, « Autrefois, vous m’aviez félicité d’avoir fait une gestion propre, républicaine et légale du pays, sans poursuivre personne malgré que le Procureur Général avait des éléments pour traduire certains devant la justice notamment ceux à qui vous avez remis illégalement la légitimité populaire ». Ces mots sonneront comme un glas sur l’ensemble de la délégation venue le convaincre de quitter le pays.
Antonio Gutteres, le Secrétaire Général de l’ONU dépêche une délégation composée de personnalités de l’Europe du Nord pour essayer de rectifier le coup de force de Umaru Embalo et de la CEDEAO.
Au vu de l’évolution de la situation à Bissau depuis la proclamation provisoire des résultats du deuxième tour de la présidentielle par la commission électorale, l’ONU qui avait laissé la CEDEAO dont la Guinée Bissau est membre sans compter que l’organisation sous régionale était partie prenante des accords de paix , est obligée de s’impliquer pour éviter de probables affrontements entre les deux camps, ceux du président autoproclamé Umaru Embalo et du PAIGC qui continue de crier au hold-up électoral après décision de la CEDEAO.
Cette délégation de représentants du Secrétaire Général de l’ONU qui est attendue dans les prochaines heures a Bissau, aura pour mission de s’assurer que le Dr Aristides Gomes reste dans les locaux des Nations Unies, dans des conditions de sécurité et de dignité, et garantir son intégrité physique et morale, en attendant la diligence raisonnable en cours avec la communauté internationale, à savoir le Conseil de sécurité des Nations Unies. D’ailleurs, le camp de Domingo Simoes Pereira a s’est félicité de la position du Conseil de Sécurité de l’organisation mondiale après réception du courrier transmis par le PAIGC.
Dans une lettre dont Atlanticactu a obtenu copie, l’ancien candidat à la présidentielle actuellement en exil pour des raisons de sécurité, Domingo Simoes déclare, « Le PAIGC salue la position finale du Conseil de sécurité, qui recommandait la nomination d’un nouveau Premier Ministre et la formation d’un nouveau Gouvernement en Guinée-Bissau, tout en soulignant également que le PAIGC espère fermement que cela le consolide comme étant le seul en conformité avec les instruments internationaux qui régissent les élections, la démocratie et la gouvernance». Poursuivant, Domingos Simões Pereira, Président du PAIGC, a exprimé dans sa lettre aux membres du Conseil de sécurité adressée au Représentant spécial du Secrétaire Général des Nations Unies en Guinée-Bissau, « qu’il estime que la force de la raison doit surmonter sur la raison de la force, et qu’elle permettra de construire en Guinée Bissau l’État de droit Démocratique consacré dans notre Constitution ».
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