Levee du corps pathétique a l’Hopital Principal
La levée du corps de Babacar Touré s’est déroulée ce lundi 27 juillet à l’hôpital Principal de Dakar devant un immense monde. Le fondateur du groupe Sud Communication a rendu l’âme, dimanche 26 juillet à l’âge de 69 ans.
Visages tristes, voix nouées, famille, proches et sympathisants du défunt vivent un début de journée inhabituel. L’émotion est palpable. La tristesse et la consternation sont perceptibles.
Ses anciens collègues se sont inclinés devant la mémoire d’un homme dont ils ne cessent de louer son professionnalisme, son abnégation et surtout son sens du social.
Et c’est le cas de Abdoulaye Ndiaga Sylla, administrateur de Sud -Communication. « Babacar et moi on s’est connu au quotidien national le Soleil. C’est par la suite qu’on a préféré investir dans notre projet qui est devenu aujourd’hui : Sud Communication. Un homme multidimensionnel, sincère qui recueillait l’avis de tout un chacun avant de prendre une décision. Sa disparition est une grande perte pour Sud-Communication. Mais je pense qu’il a tant investi dans ce groupe qu’après son décès l’héritage devrait être bien assuré », témoigne M. Sylla.
Ancien du groupe Sud communication, Bacary Domingo Mané a eu du mal à contenir sa peine. Ses yeux sont devenus rouges à cause des larmes qui coulaient. Mané n’a connu que ce journal jusqu’à son départ en 2017. « La première dimension de l’homme que je peux vous dire c’est qu’il était un démocrate, un combattant. Deuxième dimension, le professionnalisme de l’homme. C’est quelqu’un qui avait le journalisme dans le sang, » ajoute Bacary Domingo Mané.
Des proches inconsolables
L’atmosphère était lourde. Des proches inconsolables. Visages fermés, crispés. Une bonne partie des gens qui sont présents avait les yeux parfois larmoyants. La famille représentée par l’un de ses meilleurs amis a tenu à demander aux journalistes et photographes de ne prendre des images de la dépouille. Ça faisait partie de ses derniers vœux.
Le journaliste formateur Ibrahima Bakhoum rend également hommage au professionnalisme du défunt. « C’est un monsieur qui m’a appelé pour m’informer du décès de Babacar. C’est une grosse amputation d’un membre important du corps de la presse ».
Selon M. Bakhoum, l’homme a une dimension politique. C’est quelqu’un qui s’est battu pour le syndicalisme, pour la construction d’idées. Au delà de l’aspect professionnel, il est humainement d’un niveau insoupçonné et sincère. Il arrive qu’on soit dans des situations désastreuses à Sud et c’est lui qui s’en charge sans bruit. Il était surtout incorruptible », lâche-t-il avant de décrocher son téléphone qui ne cessait de sonner.
La cour trop exigüe pour contenir tout ce monde
La cour de l’hôpital Principal de Dakar a été trop exigüe pour contenir tout ce monde. Principalement, il y avait des journalistes de tout organe, et générations confondues. Des personnalités politiques, religieuses et coutumières ont tenu à être présentes.
Les réactions et les témoignages ont fusé malgré le contexte. Le Ministre de la Culture et de la Communication, Abdoulaye Diop a représenté le président de la République et son gouvernement. L’Ambassadeur de la Guinée Conakry a également fait le déplacement.
Dans l’ancien bâtiment de la morgue, le cercueil de Babacar Touré à moitié ouvert a été exposé à gauche de l’entrée principale. Un objet traditionnel cousu en pagne a été placé sur ce cercueil fait en bois massif.
Après le recueillement qui a duré un peu plus d’une heure, la dépouille a été embarquée dans un corbillard bien encadré par les éléments de la gendarmerie. Accompagné par des femmes pleurant à chaudes larmes, ce cortège funèbre a pris la direction de Touba. Babacar Touré sera inhumé ce lundi à Touba.
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