Le Mozambique tente de freiner l’exploitation illégale de ses forêts par des entreprises chinoises
Depuis mars, 150 000 mètres cubes de bois ont été saisis. Du jamais-vu dans ce pays d’Afrique australe où l’appétit de la Chine fait planer la menace de la déforestation. Début avril, le gouvernement de Maputo a décidé de prolonger l’interdiction de trois mois supplémentaires, pour tenter d’enrayer ou au moins de ralentir le trafic du bois.
Espèces menacées
Car la déforestation menace la forêt tropicale qui recouvre plus de la moitié de la superficie de ce pays d’Afrique australe, largement nourrie par l’insatiable appétit de la Chine pour son bois, notamment ses espèces les plus rares. Depuis plusieurs années, l’exploitation incontrôlée voire totalement illégale pèse de plus en plus lourdement sur l’équilibre de l’écosystème forestier local, au point que certaines espèces sont désormais menacées d’extinction. Dans une récente étude, l’ONG londonienne Environmental Investigation Agency (EIA) a évalué à au moins 93 % la part illégale de l’exploitation forestière au Mozambique. « Ces cinq dernières années, le trafic du bois a augmenté », reconnaît lui-même le ministre mozambicain de l’environnement, Celso Correia : « C’est devenu un défi majeur pour le pays. » La corruption, la faiblesse de l’arsenal législatif et l’inefficacité de l’administration, auxquelles s’ajoute le manque criant de ressources financières du pays, l’un des plus pauvres du continent africain, expliquent pour une large part ce phénomène.
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