Moussa Fall-Président de Sénégal Souniou Yité
Fidèle à ses prises de positions courageuses, Moussa Fall, le président du mouvement Sénégal Suniou Yité qui soutient le président , Macky Sall, plaide la libération de Guy Maruis Sagna et l’abrogation de la mesure qui hausse le prix de l’électricité. Le responsable de la mouvance présidentielle demande aussi l’amnistie de Khalifa Sall et Karim Wade.
L’augmentation du prix de l’électricité fait débat et a entraîné des arrestations. Quelle est la position du mouvement que vous présidez?
Par ma voix, Sénégal Souniou Yité refuse cette hausse du prix de l’électricité. Je profite de l’installation du comité de pilotage du dialogue national pour demander aux participants d’en faire un point des discussions. Tout en adressant mes vives félicitations au Président Sall pour cette initiative de dialogue, je lui demande d’abroger la décision qui augmente le prix de l’électricité. Par la même occasion, je demande la libération de Guy Maruis Sagna et de ses compagnons en prison. Ils ont certes bravé la décision de l’autorité, mais il leur faut faire une application bienveillante de la loi en les libérant. Guy Maruis ne se bat pour lui-même mais pour la suppression de la hausse du prix de l’électricité qui est désapprouvée par tous les consommateurs. La liberté de manifester est un droit fondamental dans un Etat de droit. La République du Sénégal garantit à tous les citoyens les libertés individuelles qui sont fondamentales.
Vous appeliez à la libération de Khalifa Sall qui est maintenant effective. Ça vous satisfait ?
Je remercie le Président pour la grâce accordée à Khalifa Sall. Mais je pense que cela ne suffit pas. Khalifa est un grand frère qui n’a jamais eu de bisbilles avec ses concurrents en politiques. Sa gestion de la mairie de Dakar n’est pas désastreuse, car sur plusieurs dizaines de milliards pour lesquels il a été audité, rien n’a été décelé. Il a fallu à la mission de recourir à la caisse d’avance pour avoir des choses à lui reprocher. Encore que cela est une pratique qu’il a trouvée dans la mairie. Pour ceux qui connaissent Khalifa Sall, son arrestation l’a beaucoup affecté. Je suis pour le rétablissement de ses droits civils et politiques par une amnistie et un jury d’honneur.
Et pour Karim Wade ?
Même si son cas est différent de celui de Khalifa Sall-138 milliards à rembourser, Sénégal Souniou Yité est pour son amnistie.
Nous pensons que le Sénégal ne saurait continuer à reproduire les mêmes schémas anachroniques d’adversité politique. Le développement, l´émergence ne peuvent pas se faire dans une atmosphère de violence verbale, de haine et d’ invectives entre politiciens mais plutôt par la tolérance et le recours aux compétences.
Les luttes politiques sont prégnantes dans votre mouvance, notamment à l’Apr. Ont-ils un intérêt pour votre camp ?
Les clivages entre responsables politiques de la mouvance présidentielle sont un frein à la cohésion entre militants. L’Apr est la première opposition à son président, Macky Sall. Un responsable politique doit veiller à son propos avant de le rendre public. Les responsables de notre camp doivent apprendre à se respecter et à respecter les populations.
C’est un secret de polichinelle que personne ne rend à sa génération un service plus grand que celui qui, soit par ses actions, ses prises de position, contribue à sa cohésion.
Vous revenez d’une tournée en Casamance. La situation économique et sociale est-elle rose la bas ?
Au dela de la Casamance, j’ai été dans le bassin arachidier. Mais partout le constat est le même. Le décor, c’est une jeunesse sans emploi, désespérée qui n’a que les jakarta comme métier. Une jeunesse conductrice de Jakarta est la preuve d’une économie qui ne progresse pas. Les droits économiques et sociaux ainsi que les droits collectifs de la jeunesse doivent être assurés. Il faut créer des industries. En Casamance, nous avons été dans les régions de Ziguinchor, Sédhiou et Kolda. Mais partout, c’est la désolation. A une campagne pluviométrique défectueuse qui a entraîné une mauvaise récolte, les fruits et légumes pourrissent, faute d’industrie de transformation.
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