Dette extérieure

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Le Sénégal est sur une pente raide. C’est l’avis de l’économiste Meïssa Babou qui jette un regard averti sur la politique d’endettement du pays. Selon lui, le Sénégal risque de sombrer dans une période d’inflation du fait que le Chef de l’Etat ne maitrise pas déjà sa politique d’endettement.

« Le chef de l’Etat n’a pas compris que sa politique va amener le Sénégal vers une inflation, et c’est très dommage. Amadou Bâ qui était le métronome de ce que je peux appeler erreur de casting, ne soit pas en mesure de dire exactement combien nous avions emprunté, et aujourd’hui, combien nous sommes en train de rembourser.  Abdoulaye Doauda aussi.

Est-ce que vous savez que le principe de l’emprunt, c’est de renforcer les ressources locales pour un développement, mais il y a des limites à ne pas franchir », analyse M. Babou qui explique, par ailleurs, que l’endettement du Sénégal devient colossal et donc très sérieux. D’après lui, il s’agit d’« un endettement sauvage » avec lequel les acteurs sont allés jusqu’aux euros-bons avec des trous qui dépassent 7% sur le marché financier qui affiche entre 6% et 7%.

« Rares sont les emprunts de l’Etat du Sénégal avec ce qu’on appelle des taux concessionnels. Je pense que le président a été induit en erreur. Puisqu’il n’est pas financier, il n’a rien compris », explique l’économiste.

Et d’ajouter : « Les financiers qui sont derrière, qui étaient à la veille des élections, l’ont mis dans une situation que nous tous sommes en train de payer. Pourquoi on a augmenté le prix du carburant, et le prix du ciment, parce que la capacité d’endettement n’est pas la capacité de remboursement. C’est ce qu’on appelle ajustement structurel en économie. Donc si vous arrivez à ce niveau-là, serait comme la Grèce, comme l’Argentine ».

Rappelant que la Banque mondiale est aujourd’hui le gendarme du Sénégal, il précise que cette situation est la conséquence d’un endettement non contrôlé, d’un sur l’endettement. « Malgré les frontières qui étaient tracées à 70%, mais à 60%, le Sénégal ne peut plus rembourser parce qu’on n’a pas de ressources pour rembourser. Donc il faut qu’ils arrêtent leur cinéma », a conseillé Meïssa Babou.

Medianet.sn

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