Mali. Exclusif
Ibrahim Boubacar Keita non-partant pour un deuxième mandat en 2018
Malgré les cris de sirènes l’appelant à se représenter pour un second mandat, le président de la République, Ibrahim Boubacar Kéita, ne sera pas candidat à sa propre succession, selon une source proche du chef de l’Etat. La candidature de l’ex-président intérimaire, Dioncounda Traoré, pour terminer l’œuvre de son ami, est plus que jamais à l’ordre du jour.
L’information pourrait surprendre plus d’un dans le camp de la majorité présidentielle et plus précisément au sein du Rassemblement pour le Mali. Le président de la République, Ibrahim Boubacar Kéita s’apprêter ait à renoncer à se représenter à sa propre succession. Plusieurs facteurs expliqueraient son intention.
État de santé fragile
De mémoire de Maliens, jamais un chef d’Etat n’a autant été éprouvé par des soucis de santé qu’Ibrahim Boubacar Kéita, âgé, faut-il le rappeler, de 72 ans. Après une opération de l’adénome de parathyroïde, Ibrahim Boubacar Kéita a été victime, en marge de la COP22 au Maroc, d’un malaise vagal, fin 2016.
Par plusieurs fois, des rumeurs de son décès ont alimenté la polémique au Mali et à l’extérieur du pays et, d’aucuns, de ce fait, doutent de sa capacité physique à gérer efficacement le pays, en dépit d’une grande volonté de sortir son pays de l’impasse politico-sécuritaire.
Confondre ceux qui le traitent de pouvoiriste
Longtemps vu comme un par ses détracteurs comme un autocrate, IBK veut montrer au monde entier qu’il est un homme qui n’a nullement la prétention de s’accrocher au pouvoir. Il veut montrer l’image d’un homme singulier, différent de l’homme intransigeant qu’on dit qu’il est.
Beaucoup pensent en la matière que la décision de son ami de président de France, François Hollande aura eu une grande influence sur son désir de se retirer au terme de son unique quinquennat. C’est aussi une façon pour lui de sortir par la grande porte tant le quinquennat n’aura pas été un long fleuve tranquille pour lui et pour ses différents gouvernements, ébranlés par des soupçons de mauvaise gouvernance et la question du nord pour la gestion de laquelle il avait été plébiscité en 2013. IBK, très fier, estime que ne pas réussir à résoudre le problème du nord est un affront pour lui. Il entend donc tout mettre en œuvre pour parvenir à une résolution définitive de la crise avant la fin de son mandat unique.
Préparer Dioncounda Traoré…
La troisième raison est son souhait de partager le pouvoir avec son ancien camarade du Pasj, Dioncounda Traoré, à qui il souhaiterait donner la possibilité de mener à son terme le processus de pacification du pays après l’étape des négociations des accords que lui-même il a menée avec ses différents gouvernements. Dioncounda Traoré avait lui-même donné le ton, en répétant à l’envi que sa candidature est conditionnée à un désistement d’IBK, contre qui il a clairement signifié ne pas vouloir se présenter, en dépit d’une pétition lui demandant d’être le candidat de l’Adema à la présidentielle de 2018.
Dernier baroud d’un homme déçu de la classe politique
Au soir du 8 avril dernier, contre toute attente, ni Soumeylou Boubèye Maiga, Secrétaire Général de la présidence de la République, sur qui porterait son choix, ni Bokary Tréta, président du RPM dont il est le père-fondateur, n’ont été nommés à la Primature. Mais, c’est bien son ancien Directeur de campagne, Abdoulaye Idrissa Maiga, impopulaire pourtant au sein du parti dont il est depuis quelques mois le 1er vice-président, qui a été porté à la tête de la Primature du Mali et ce, jusqu’à la fin du mandat d’IBK. Pour les proches d’IBK, il s’agit clairement pour lui de récompenser toutes les personnes qui l’ont sincèrement accompagné dans sa traversée du désert, un dernier geste avant une à laquelle il n’est pas candidat.
Si d’aucuns y ont vu un signe de rupture avec son ancien bras droit, Bokary Tréta, il se susurre dans les couloirs de Koulouba et dans les milieux proches du RPM que le choix d’Abdoulaye Idrissa Maïga au détriment de Tréta n’est qu’un avertissement. Une stratégie qui consisterait à laisser ce dernier renforcer et structurer son parti en vue des joutes futures et pour la postérité.
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